Les principes du
Marketing QuantiquePrincipe 1 :
Superposition« je mesure, donc je suis »
Parce qu’elles s’appuient sur une expérience client déterministe, les stratégies marketing classiques sont bâties sur un terrain peu fiable. C’est pourquoi on parle de superposition : en physique quantique, toute particule se situe dans plusieurs états à la fois. Mais le fait de la mesurer et on passe alors d’un état probabiliste régit par l’indétermination a un monde déterministe, plus proche de notre mode de pensée newtonien et cartésien : « je mesure, donc je suis ». Le rôle du professionnel consiste donc en tout premier lieu à mesurer capter à 360° l'ensemble des signaux faibles.
Principe 2 : Indétermination
marketing one-to-one.
La segmentation du marché est à la base de toute stratégie marketing classique. Mais si cette segmentation est trop large, le « prospect-cliché» proposé par le modèle classique n’est bien souvent qu’une ombre sans consistance. ). Or en Physique quantique, il est impossible de déterminer avec certitude la direction qu'une particule va prendre – elle « choisit » en toute indétermination le moment et la direction où elle sautera. Appliqué au marketing, il est nettement plus pertinent de pratiquer une observation individualisée du comportement d’un prospect (quitte à le probabiliser) que d’un groupe soi-disant homogène. Pour cela, il faut utiliser des solutions qui retracent les parcours de chaque visiteur pris isolément, dans une optique de marketing one-to-one.
Principe N° 3
Intricationmarketing d’influence
Généralement, un client est traité comme une cible isolée, comme un décideur unique qui prend sa décision seule. Mais qui influence son choix ? En physique quantique, on parle d'intrication des particules entre elles. Cela signifie que toute modification de l'état de l'une modifie instantanément celui de l’autre, quelle que soit la distance qui les sépare. Appliqué au marketing, on peut parler d’influence intriquée. Ce marketing d’influence se concrétise par la mesure de la maturité du client pris dans son ensemble, incluant tous les décideurs, utilisateurs, membre de la famille ou encore acheteurs participant de près ou de loin au choix.
Principe N° 4 Quantification
quanta marketing
En marketing, on pensait que plus l’acheteur est mis sous pression, plus son envie d’acheter augmente. Or l’expérience a montré qu’augmenter la pression marketing en adressant 20 fois un message inadapté n’avait pas plus d’effet qu’une seule fois. En physique quantique, on constate que pour faire « bouger » l’électron qui gravite autour du noyau de l’atome, il faut lui appliquer une certaine quantité d’énergie (par paquets ou quantas, d’où le terme «quantification »). Il en va de même en marketing. Pour faire exécuter un saut quantique à un prospect vers un niveau supérieur de maturité, il faut déployer un certain niveau (quanta marketing) d’énergie adapté à un marketing qualitatif.
Principe N° 5 - Non commutativité
scénario personnalisé
En marketing, Le meilleur moyen de faire passer un message consiste à raconter une histoire. Mais le client perçoit plutôt que les messages et les campagnes sont désynchronisés. Dans l’univers quantique, on parle de non commutativité. l’ordre des termes d’une équation ne peut être modifié sans altérer le résultat. Impossible, par exemple, d’y écrire que 3x2=2x3. Appliqué au marketing, le client est en quête de sens, le scénario personnalisé des campagnes est primordial. Il appartient donc au CMO de définir grâce a de l’A/Z testing le bon ordre de transmission des messages, sous forme d’un storytelling et d'un marketing scénarisé.
Principe n° 1 : Superposition
Je mesure donc je suis
Les limites du modèle traditionnel
Le modèle marketing traditionnel a été inventé à une époque (les années 50) on l’on était convaincu que le comportement d’achat d’un prospect pouvait être facilement modélisé, en classant chaque prospect dans un processus linéaire selon son profil et son comportement récent. Par exemple, la participation à un séminaire le positionnait sur la case « Prise de conscience du besoin », tandis qu’une demande de prix le faisait avancer à « Prise de décision ».
Dans la réalité, chacun de nous est sans cesse agité de multiples questionnements. C’est d’ailleurs une vérité biologique, rappelée par Daniel Kahneman: face à un choix, notre esprit mobilise plusieurs circuits qui chacun proposent une solution différente. Aussi un prospect peut-il passer en quelques secondes d’un état à un autre. Pire, il peut se situer dans plusieurs états à la fois : être intéressé par les fonctionnalités d’un logiciel au point de vouloir prendre contact avec le commercial, mais être inquiet de ne pas disposer d’un budget suffisant. Parce qu’elles s’appuient sur une expérience client incomplète, les stratégies marketing classiques sont bâties sur un terrain peu fiable.
Paroles d’experts : Christophe Benavent
La décision et l’indécision peuvent-elles cohabiter chez un prospect ? Un consommateur est plusieurs personnes à la fois. On appelle cela un rôle. Il peut être dans plusieurs rôles : par exemple la maman qui veut acheter des bonbons à sa fille va hésiter entre le rôle de mère qui veut faire plaisir à sa fille, et celle qui s’inquiète pour sa santé. La société est hiérarchisée : on est tour à tour « cadre », « papa », « passionné ». On peut se trouver à la croisée entre plusieurs facettes.
Or un signal faible est entendu différemment par chacun. Le futur étant par nature extrêmement instable, chacun voit le présent et donc l’avenir différemment. On travaille sur les signaux faibles. On commence par trouver un fait paradoxal qui inspire réflexion. Le signal faible, c’est la chose sans importance qui en fait se révèle cruciale. Il y en a une multitude, l’important, c’est surtout la personne qui le voit : on entend tous les mêmes informations, mais on les interprète différemment.
Ce que nous apprend la mécanique quantique
C’est Albert Einstein qui, le premier, a affirmé qu’une particule de lumière pouvait à la fois se comporter comme un objet (un corpuscule) et comme une onde. Il l’a démontré par la logique, puis cette réalité a été prouvée par l’expérimentation (expérience des deux fentes de Thomas Young).
Plus tard, le français Louis de Broglie a émis l’hypothèse, vérifiée ensuite, que les électrons, qui sont au cœur de la matière, possédaient la même dualité. C’est pourquoi on parle de superposition: toute particule se situe dans plusieurs états à la fois. De plus, ce n’est qu’au moment où on l’observe que la particule « choisit » d’être soit un corpuscule, soit une onde. On parle alors de « réduction de la fonction d’onde ». Pour illustrer cette idée, on peut établir un parallèle avec l’ombre d’un cylindre. Selon qu’on l’observe dans son axe ou sur son côté, elle est ronde ou rectangulaire. Les 2 états sont superposés, mais décrivent le même objet…
La superposition quantique expliquée à mon boss
Quand on étudie le mouvement des objets du quotidien, par exemple un ballon de foot, on considère des quantités bien définies : sa vitesse, sa position, sa vitesse de rotation ou son énergie. On ne sait pas forcément mesurer très exactement ces quantités, mais on sait qu’elles existent et qu’elles ont des valeurs précises. A un instant donné, le ballon de foot est dans un état bien défini. Ça, c’est la mécanique dite « classique », c’est-à-dire celle des objets normaux.
Mais pour les objets microscopiques, tout change ! Contrairement au ballon de foot, une particule microscopique peut être dans un mélange de plusieurs états. Aussi incroyable que cela paraisse, cela veut dire qu’un électron peut par exemple posséder à la fois deux vitesses, ou être à deux endroits différents à la fois. Voire même plus de deux endroits !
Pour désigner le fait qu’en mécanique quantique, les objets peuvent être dans plusieurs états à la fois, on parle du principe de superposition. Les physiciens ont une notation bizarre pour désigner ça, il décrivent les états avec des sortes de crochets comme celui-ci |\ \ \ >, et pour superposer des états ils les additionnent. Vous avez certainement déjà entendu parler de cette étrange superposition à travers l’exemple du fameux chat de Schrödinger, ce chat « fictif » qui serait à la fois mort et vivant. En utilisant cette notation entre crochets, on pourrait écrire : |Chat> = | Mort > + | Vivant >
Bien sûr, l’exemple du chat n’est pas très réaliste, car je vous l’ai dit cette situation ne peut se produire que pour les objets microscopiques. Et heureusement ! Vous imaginez si le ballon de foot pouvait se trouver à la fois derrière et devant la ligne de but !
Vous allez voir que de cette simple idée de superposition des états découlent toutes les étrangetés de la mécanique quantique.
La dualité Onde Corpuscule expliquée à mon boss
Je vous l’ai dit, en mécanique quantique on peut superposer les états. En particulier un objet microscopique peut se trouver dans plusieurs endroits à la fois : il suffit de superposer des états différents. On peut même pousser le bouchon plus loin et imaginer une particule qui soit dans une infinité d’endroits à la fois. Pour écrire ça, il faut superposer un nombre infini d’états différents. C’est un cocktail avec un nombre infini d’ingrédients !
Mais histoire que notre particule soit quand même un peu plus dans certains endroits que dans d’autres, on va mettre un coefficient à chacun des états qu’on superpose. Je vous ai dit que le coefficient que l’on met devant chaque état est relié à la probabilité de trouver notre particule dans cet état. Donc mathématiquement, on va définir une fonction P(x,y,z) qui va nous dire quelle est la probabilité de trouver notre particule dans chacun des points (x,y,z) de l’espace.
Vous voyez qu’en faisant cela, notre particule n’est plus un corpuscule localisé, mais elle est décrite par cette fonction P(x,y,z) que l’on va appeler un champ de probabilités. Ce champ partage plusieurs similitudes avec le champ électrostatique. Par exemple quand le temps s’écoule, ce champ peut évoluer et se comporter d’une manière qui ressemble beaucoup aux ondes électromagnétiques. Finalement on ne va plus décrire notre particule comme un objet ponctuel, mais comme une onde !
Cette description de la matière par des ondes avait été introduite au début du XXème siècle par plusieurs chercheurs, dont le physicien français Louis De Broglie. Ce dernier a notamment proposé l’idée de la dualité onde-corpuscule : les particules peuvent suivant les circonstances se comporter soit comme des particules, soit comme des ondes. Cette idée totalement contre-intuitive a permis de mettre un terme au débat multi-centenaire sur la nature de la lumière. Alors la lumière est-elle faite d’ondes électromagnétiques ou de photons ? Eh bien les deux mon général ! (source science étonnante)
Application marketing et recommandation
Tout comme une particule, une cible peut adopter plusieurs états simultanément. Elle peut être à la fois curieuse de découvrir telle nouvelle fonctionnalité et peu convaincue par sa solidité; inquiète de la situation financière du fournisseur et désireuse de travailler avec le commercial qui le représente. En revanche, plus on observe la cible et qu’on lui adresse quantités de questions, comme un journaliste menant une interview, plus on « réduit sa fonction d’onde »: on mesure alors avec précision dans quels états (au pluriel!) elle se situe, et quelles actions marketing pertinentes on doit déclencher. On passe alors d’un état probabiliste régit par l’indétermination a un monde déterministe, plus proche de notre mode de pensée newtonien et cartésien : « je mesure, donc je suis »
Le rôle du professionnel consiste donc en tout premier lieu à pratiquer un marketing d’étude à 360° des signaux faibles. Pour cela, il doit multiplier les occasions de mesurer l’état du prospect sur ses besoins (par email, sur les réseaux sociaux, lors d’évènements physiques, à l’aides de contenus thématiques appropriés) et utiliser de nombreux outils digitaux qui lui permettent de visualiser les parcours sur son site web, les clics dans les emails, les réactions à des posts sur LinkedIn ou Facebook… Dès qu’il a pu identifier un comportement, associé à un prospect précis, il peut en déduire une action marketing ou commerciale – pas avant.
Principe n° 2 : Indétermination
Marketing One to One
Les limites du modèle traditionnel
La segmentation du marché est à la base de toute stratégie marketing classique. L’idée est simple: constituer des groupes homogènes de cibles (par exemple, les DRH du secteur aéronautique) censés avoir les mêmes besoins, donc adopter un comportement identique lorsqu’ils reçoivent un message.
Dans la réalité, deux confrères du même segment peuvent réagir très différemment à une offre, selon leur âge, origine, environnement socio-culturel, histoire personnelle, parcours professionnel, expérience passée par rapport au produit proposé… Le « prospect-stéréotype » proposé par le modèle classique n’est bien souvent qu’une ombre sans consistance.
Parole d’expert : Philippe Cahen
« En marketing, on travaille de plus en plus sur les signaux faibles, c’est-à-dire sur ces petites choses sans importance qu’on imagine cruciales. Il y en a une multitude.
Il faut creuser les médias et trouver les futurs possibles, les réponses envisageables. On arrive à un fait paradoxal qui inspire réflexion. Le futur est extrêmement instable, on ne sait pas ce qui va se passer demain, et chacun voit le présent et donc l’avenir différemment (par exemple, l’Italie et USA qui vivent le réchauffement climatique différemment et donc n’ont pas les mêmes perceptions de l’avenir). C’est le fruit des signaux faibles, sachant que toutes les solutions sont incertaines, voire certaines sont haïssables, mais tout de même possibles. »
Ce que nous apprend la mécanique quantique
Le monde des particules n’est pas déterministe mais probabiliste. En effet, si on met une particule en mouvement (par exemple en lui envoyant de l’énergie), il est impossible de déterminer avec certitude la direction qu’elle va prendre – elle « choisit » en toute indétermination le moment et la direction où elle sautera, comme dit Einstein. En revanche, on peut estimer des probabilités qu’elle aille dans telles et telles directions. Toutes les applications conçues à partir de la physique des particules (comme le GPS) tiennent compte de ce jeu de probabilités.
L'indétermination de la mesure expliquée à mon boss
Continuons notre comparaison entre la mécanique classique et la mécanique quantique. En mécanique classique on peut mesurer les propriétés des objets, par exemple la vitesse du ballon de foot. On peut bien sûr faire des erreurs de mesure (par exemple mesurer 133 km/h alors que la vraie valeur est 132 km/h pour la frappe de Roberto Carlos). Mais si on améliore la précision de notre instrument, on va se rapprocher de plus en plus de cette vraie valeur.
Mais comment ça se passe en mécanique quantique ? Imaginez un électron qui aille à la fois à 1000km/h et 2000 km/h. Je vous rappelle qu’on va noter cela comme ça :
|électron> = |1000 km/h > + |2000 km/h >
Si on mesure la vitesse de cet électron, que va-t-on trouver ? 1000 km/h ? 2000 km/h ? Entre les deux ?
Ce que nous dit la mécanique quantique, c’est qu’on va trouver soit l’un, soit l’autre, mais qu’il n’existe aucun moyen de savoir à l’avance lequel des deux. Le résultat de la mesure est probabiliste. Le pire étant que même si on imagine refaire plusieurs fois l’expérience exactement de la même manière, on ne trouvera pas forcément le même résultat que la fois d’avant. En fait dans la situation que je décris, vous allez trouver 1000 km/h dans 50% des cas, et 2000 km/h dans 50% des autres.
Ce que je vous décris là est une révolution conceptuelle incroyable en physique. Les physiciens ont longtemps supposé que la nature était déterministe : si on refait deux fois exactement la même expérience (en principe), on retrouve deux fois le même résultat. Et si on connaît l’état d’un système à un instant donné, on peut (toujours en principe) prédire ce que sera le résultat d’une mesure. En mécanique quantique, tout cela est parti en fumée : il existe un indéterminisme fondamental qui fait que les résultats des mesures dépendent du hasard, d’une manière qu’il est impossible de prévoir.
Cette idée a tellement choqué Albert Einstein que c’est à son sujet qu’il a déclaré son fameux « Dieu ne joue pas aux dés ». Il refusait de penser que le hasard pouvait jouer un rôle fondamental en physique. Et pourtant il avait tort. (source science étonnante)
Application marketing et recommandation
Il est nettement plus pertinent de pratiquer une observation individualisée du comportement d’un prospect (quitte à le probabiliser) que d’un groupe soi-disant homogène. En marketing, l’homogénéité est un faux ami!
A titre d’exemple, les outils analytiques qui donnent des indicateurs de trafic sur le site web (comme Google Analytics) ne fournissent que des informations globales: nombre de visites, pages vues par l’ensemble des visiteurs. Ils ne traduisent pas l’extraordinaire diversité des situations. Dans une optique quantique, il faut utiliser des solutions qui retracent les parcours de chaque visiteur pris isolément, dans une optique de marketing one-to-one.
Principe n° 3 : Intrication
Marketing d'influence
Les limites du modèle traditionnel
Dans le modèle des 4P, chaque acteur économique (prospect, consommateur, concurrent…) est traité comme une cible isolée, comme un décideur unique qui prend sa décision seule. Mais qui influence leur choix ?
Nous évoluons dans un environnement où le partage et les échanges prennent une part sans cesse croissante. Ce sont les influenceurs qu’il faut convaincre, pas les influencés – ou plutôt l’un et l’autre car, le plus souvent, ils interagissent dans les deux sens.
Parole d’expert : Philippe Vendeuvre
« En B2B, la recommandation entre pairs occupe une place bien plus importante qu’auparavant. En effet, en raison de la technicité croissante des solutions proposées, le décideur doit faire face à de nouveaux concepts qu’il ne maîtrise pas toujours. Ajoutez un contexte réglementaire et éthique plus tendu, imposant des procédures de consultation qui apportent elles aussi leur lot de complexité, et vous comprendrez que le décideur soit à l’écoute de bons conseils.
Dans une vente complexe, plusieurs types de décideurs composent le système de décision. Le décideur responsable du projet n’est pas forcément celui qui décide. La décision finale est soumise à l’approbation du décideur économique et juridique, qui apporte son accord selon le budget et les contraintes juridiques. Des conseillers et prescripteurs apportent quant à eux des avis techniques et centrés utilisateur. Il faut savoir qui dans ce système a le leadership de l’influence. »
Marketing Management, Kotler et Dubois, 13e édition, Pearson Education
Ce que nous apprend la mécanique quantique
Dans le monde de l’infiniment petit, certaines particules sont intriquées. Cela signifie que toute modification de l'état de l'une modifie instantanément celui de l’autre, quelle que soit la distance qui les sépare. Ce phénomène d’intrication, qui va à l’encontre de la théorie d’Einstein selon laquelle rien ne peut aller plus vite que la lumière a été démontré par plusieurs expériences, la plus célèbre étant menée par Alain Aspect à Orsay en 1982, puis par Serge Haroche, un autre français prix Nobel en 2012. D’une certaine façon, on peut dire que tout objet est inextricablement lié à son environnement dans son environnement local.
Application marketing et recommandation
De même, nous pensons que le marketing ne devrait pas considérer séparément les cibles, mais les observer dans un « système local » qu’on peut appeler d’influence intriquée, qui peut être leur écosystème familial (grande conso), leur ville (marketing public) ou leur entreprise (avec ses décideurs impliqués dans la décision). En B2B par exemple, où les décisions sont collectives, ce marketing d’influence se concrétise par la mesure de la maturité de l’entreprise prise dans son ensemble, incluant tous les décideurs, utilisateurs, supérieurs hiérarchiques ou encore acheteurs participant de près ou de loin au choix.
Principe n° 4 : Quantification
Quanta marketing
Les limites du modèle traditionnel
Les plans marketing stratégiques reposent sur l’idée que le cycle d’achat procède d’une forme de continuité: plus l’acheteur est mis sous pression, plus son envie d’acheter augmente. L’expérience a montré qu’augmenter la pression marketing en adressant 20 fois un message inadapté n’avait pas plus d’effet qu’une seule fois. Dans le cas d’un emailing, cela aboutit même directement dans la boite à spam… preuve qu’une campagne insuffisamment pertinente n’est pas seulement inefficace, mais même contre-productive !
Parole d’expert : Pierre Calmart
Au bout de combien d’expositions au message un prospect peut-il passer à l’action ? Est-il vrai qu’il faut le « toucher » 7 fois pour le faire réagir ?
Il s’agit d’une idée issue du monde d’avant. On travaille sur des moyennes correspondant à un monde de push. Or, la moyenne ne veut rien dire. Le nombre de contacts est variable d’un marché à un autre. On place la pression publicitaire au cœur du business, mais si on essaie de me vendre un mauvais produit 100 fois, cela ne marchera pas. L’hyper pertinence du message est déjà plus intéressant. C’est l’élément clé, et le digital, grâce aux Big Data, permet d’adapter les réponses à un comportement qui induit que le prospect est intéressé ou non. Mesurer la pertinence et plus juste que mesurer le nombre de contacts par prospect.
Ce que nous apprend la mécanique quantique
En 1900, pour le compte d’un équipementier allemand qui lui demande de calculer la quantité d’énergie émise par des filaments d’ampoules électriques, le physicien Max Planck obtient des résultats de mesure incompréhensibles. Il constate que pour faire « bouger » l’électron qui gravite autour du noyau de l’atome, il faut lui appliquer une certaine quantité d’énergie (par paquets ou quantas, d’où le terme « quantification »). En-deçà, il ne se passe rien, ce qui contredit une loi fondamentale de la physique newtonienne, selon laquelle toute action engendre une réaction de même force. Si l’énergie déployée est suffisante, l’électron se déplace alors sur une orbite supérieure, puis relâche l’énergie avec une fréquence et une amplitude qui dépendent de sa position.
La quantification expliquée à mon boss
Comme d’habitude, voyons comment sont les choses en mécanique normale. Pour les objets macroscopiques, on utilise des quantités comme la position, la vitesse, l’énergie ou la vitesse de rotation. Ces quantités peuvent en principe prendre n’importe quelle valeur parmi les nombres réels. Ce sont des quantités continues.
Mais en mécanique quantique, ça n’est plus nécessairement le cas ! Certaines quantités se trouvent contraintes à prendre des valeurs bien définies, on dit qu’elle sont quantifiées. Par exemple un atome d’hydrogène dans son état d’énergie minimale aura une énergie de -13.6 eV (eV, c’est l’électron-volt, l’unité d’énergie qu’on utilise pour les particules). Si on veut augmenter son énergie, alors on doit l’augmenter jusqu’à -3.4 eV. Impossible de lui donner une énergie intermédiaire entre ces deux valeurs ! Quant à diminuer son énergie, n’y pensez même pas, impossible de descendre sous la valeur de -13.6 eV ! Et c’est d’ailleurs heureux, car s’il n’y avait pas ça, les électrons iraient se crasher sur les protons, et les atomes seraient instables. La mécanique quantique a permis de résoudre ce paradoxe que la mécanique classique n’expliquait pas.
Mais au fait, pourquoi certaines propriétés seraient-elles quantifiées ? Encore une fois il est possible de la comprendre en considérant simplement la description ondulatoire des particules. Pensez à une autre onde : celle qui agite une corde de guitare. Puisque la corde est attachée aux deux extrémités, elle ne peut vibrer qu’à certaines fréquences. Les sons émis par une corde le sont donc à des fréquentes discontinues, et ne prennent pas des valeurs intermédiaires ! Il se passe le même phénomène pour les ondes qui décrivent les particules, et plusieurs quantités physiques qui décrivent les objets microscopiques sont quantifiées. (source science étonnante)
Application marketing et recommandation
Considérons le prospect non pas comme un point évoluant sur un axe de temps unidirectionnel, (représentation traditionnelle du processus d’achat ou de vente) mais comme un électron dont le niveau d’intérêt pour votre offre correspondrait à son orbite de gravitation autour du noyau. Si elle est basse, il est à l’échelon « Pas intéressé ». Plus haut, il atteint « Curiosité », puis « Considération », « Engagement » et enfin « Décision ». Il est possible de mesurer l’intérêt du prospect à la fréquence et l’amplitude avec lesquelles il se manifeste. Et pour le faire exécuter un saut quantique vers un niveau supérieur, il faut déployer un certain niveau (quanta marketing) d’énergie. Tout en sachant que lorsque l’électron ne reçoit plus d’énergie, il redescend naturellement vers un niveau d’orbite et d’excitation inférieure.
Le rôle du marketer consiste donc d’abord à mesurer cette amplitude et cette fréquence. C’est possible aujourd’hui grâce aux nouvelles technologies digitales. La fréquence correspond au nombre de visites effectuées sur votre site web, et l’amplitude de son intérêt se calcule en fonction des pages vues. Une fois « l’orbite » identifiée, le marketer doit déclencher un certain quanta d’énergie (un ensemble de messages) calculé pour franchir un nouveau palier. Le niveau de ce quanta se détermine par l’observation – une série de tests pratiqués sur des prospects similaires. Bien qu’on parle de quanta, il s’agit bien de générer des quantas d’énergie adapté à un marketing qualitatif.
Principe n° 5 : Non commutativité
Scénarios personalisés
Les limites du modèle traditionnel
Le meilleur moyen de faire passer un message consiste à raconter une histoire. Et cette histoire doit se dérouler dans un ordre précis. L’intrigue de Cyrano de Bergerac ne serait pas la même si Roxane lui déclarait son amour dès le début de la pièce!
Or, le marketing classique se limite à l’envoi séquencé de messages automatisés. Dans sa vision assez simpliste, la priorité de succession des messages est définie à l’avance. Publicité télé, affichages, spots radio, bannières web, l’annonceur maîtrise l’ordre de passage, MAIS seulement dans une fenêtre de communication pour l’ensemble de ses opérations (entre telle date et telle date) ou de manière empirique. Pour lui, c’est plus simple à gérer… Pas sûr que le décideur percoive aussi bien ces campagnes désynchronisées.
Parole d’expert : Ariane Lambert-Mogiliansky,
La "cognition quantique" est le nom donné aux approches qui appliquent avec succès le formalisme mathématique de la théorie quantique pour modéliser les phénomènes cognitifs. La question est d’une importance cruciale car elle a des implications immédiates en Marketing. A condition que l'expéditeur puisse faire autant de mesures qu'il le souhaite, la pleine persuasion est toujours possible. L'expéditeur peut amener le destinataire à croire ce qu'il veut. Mais personne ne s'attend à ce que le receveur se laisse persuader pour une durée indéterminée. Notre recherche examine ce qui peut être réalisé avec de courtes séquences de mesures.
Dans la cognition quantique, ceci est lié à l'hypothèse selon laquelle les gens ont des difficultés à transformer différents types d'informations en une représentation unique et stable du monde. Notre analyse suggère que cette caractéristique même rend une personne facilement influençable. Et qu'une personne peut être influencée plus efficacement par une distraction bien conçue plutôt que par des arguments de valeur informationnelle complémentaire à la décision. La distraction se produit lorsque l'esprit est tourné vers une perspective que le récepteur a du mal à combiner avec sa perspective actuelle. C'est une expérience courante que les marketeurs et commerciaux utilisent comme tactique en sentant intuitivement qu'elle est très efficace.
Ce que nous apprend la mécanique quantique
La géométrie non commutative a émergé une première fois des travaux du mathématicien John Von Neumann, puis elle a été reprise et développée par le français Alain Connes. Dans l’univers quantique, l’ordre des termes d’une équation ne peut être modifié sans altérer le résultat. Impossible, par exemple, d’y écrire que 3x2=2x3. Si on interroge une particule en lui demandant « donne moi ta position », puis « donne moi ta vitesse », on obtiendra un résultat différent de « donne moi ta vitesse » suivi de « donne moi ta position » On peut établir un parallèle avec le langage, qui lui aussi est un système non commutatif. Si on change une lettre de place, le mot, ou la phrase, ne fonctionne plus, comme dans le cas de cette anagramme : la crise économique / le scénario comique. Les mêmes lettres, mais deux sens opposés!
Application marketing et recommandation
De plus en plus, les publics sont à la recherche de sens. Bien communiquer ne consiste plus à vendre un produit à un consommateur, mais à raconter une histoire, une expérience qu’il va vivre en tant que client. Dans ce contexte de quête de sens, le scénario personnalisé des campagnes est primordial.
Il appartient donc au CMO de définir grâce a de l’A/Z testing le bon ordre de transmission des messages, sous forme d’un storytelling. Ce marketing scénarisé renforce la relation de confiance entre le décideur et la marque, entre l’acheteur et le commercial.
© GetQuanty